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La France prête à stopper l’offensive terroriste

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La France au travers de son président de la République, « s’est dit prête à arrêter l’offensive des terroristes » si elle se poursuivait. Cette annonce, faite lors des vœux de François Hollande au corps diplomatique français, fait suite à la demande d’intervention de son homologue malien Dioncounda Traoré.

En effet, deux semaines après Bangui, ce fut au tour de Bamako de demander l’intervention de l’ex puissance coloniale. Cet aveu de faiblesse de son armée a été précipité par la défaite militaire subite la veille contre la coalition islamiste (Ansar Dine ; défenseur de la foi, Mujao ; Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest et Aqmi ; Al Qaîda au Maghreb Islamique).

Contenue dans deux lettres, l’une adressée à Ban Ki Moon, secrétaire générale des Nations Unis et l’autre adressée au président français François Hollande, cette demande est un « appel au secours à la France » pour Susan Rice, ambassadrice américaine à l’ONU. Le conseil de sécurité réuni la veille a répondu à cette missive par « un avertissement aux terroristes pour les dissuader d’avancer vers le Sud » selon Gérard Araud ambassadeur de France aux Nations Unis. Le diplomate poursuit en déclarant que « si le message n’est pas entendu, le Conseil pourrait réagir rapidement ». Une intervention internationale directe et rapide se précise donc. « Un déploiement rapide » ainsi qu’une exhortation « à aider les forces de défense et de sécurité maliennes à réduire la menace représentée par les organisations terroristes et les groupes affiliés » ont même été évoqués par l’ONU.

Des djihadistes à Gao dans le nord du Mali, juillet 2012. Capture d’une vidéo AFP

L’activisme de la communauté internationale tranche avec les 9 mois de statu quo observés dans la zone. Il aura fallu sept mois d’occupation pour que le Conseil de sécurité donne son feu vert pour le déploiement d’une force internationale sans calendrier précis. La Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), force de plus de 3000 hommes initialement prévus pour intervenir dans la zone, prend du temps à se mettre en place, les moyens techniques et financiers n’étant pas réunis. Le texte constituant cette force imposait surtout à Bamako d’établir un dialogue politique pour rétablir pleinement l’ordre constitutionnel et organiser avant avril 2013 des élections. L’Union Européenne avait pour sa part accepté, sous pression de la France, de former 4 bataillons de l’armée malienne (combat, appui logistique et soutien logistique) ainsi que de fournir conseil et assistance au ministère malien de la Défense et à la structure de commandement. Ainsi un contingent de 400 militaires européens était prévu pour cette mission.

Les événements de la veille ont donc changé la donne. Le franchissement de la ligne de démarcation (artificielle) entre le Nord occupé et le Sud du pays est pour le président français « une agression caractérisée qui met en cause l’existence même du Mali ». Précisons que la France répondra aux côtés des partenaires africains à la demande des autorités maliennes strictement dans le cadre des résolutions de l’ONU, il n’y aura donc pas d’intervention direct de l’ex puissance coloniale. Les mots de François Hollande sont ambigus d’autant que selon une information du Figaro, des forces militaires françaises et allemandes ont pris position hier à Sévaré, ville où l’armée malienne dispose d’un centre de commandement opérationnel. Ce déploiement s’accompagne, toujours selon Le Figaro, de la présence de huit avions sur l’aéroport militaire de Sévaré.

 

 

Kaourou Magassa

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